La limite de nos limitations

Publié le 8 Mai 2022 par Claire Louis in Billet

La limite de nos limitations

Lorsque je me définis pour venir à votre rencontre, je créé dans l’espace de l’infini un autre territoire de contes.

Un conte auquel je crois ou que j’aime à croire et pour lequel je suis prête à me raconter des histoires.

Nous venons au monde simplement et bien souvent, nous nous sentons limités dans cette majestueuse simplicité.

Nous entrons alors dans la profusion des définitions pour se rassurer devant la somme de nos identifications.

 

De quelle matière est mon humanité ?

Posons nous cette question !

 

Nous nous soumettons à diverses dissections et entraînons avec nous tout une cohorte de raisons.

L’origine de ce pourquoi on se démène n’a peut être aucun problème…

Nos souvenirs sont toujours faussés d’avec la sincère réalité. D’un filet d’eau advient un torrent fougueux dont on ne démord que miséricordieux… D’une remarque inappropriée, nous nous enfermons dans l’enfer de la culpabilité. D’un ton sec et sarcastique nous sommes incapables d’entendre les critiques. D’ailleurs les critiques ne sont plus entendues que comme négatives alors que dans leurs essences, elles sont aussi positives.

 

Et qui se raconte tout cela ?

 

Un nombre incalculable d’Humains qui cherchent un sens à leurs souffrances ! Et de cette quête insatiable beaucoup se croiront minables. Pour autant la douleur ressentie ne définit en rien celui qui la vit ! D’autre, à contrario se sentiront spéciaux. Leurs souffrances en bandoulière leur donneront une légitimité bien singulière ! Nous sommes en train de créer une société mettant l’accent sur l’inhumanité de nos pairs alors que nos tourments attendent simplement un accueil profondément sincère. Et c’est un accueil de nous même qu’il est bon d’instaurer pour éviter de quémander les « je t’aime » à des hôtes inappropriés. C’est un instant à passer, un inconfort à accepter, un cataclysme personnel qui, si l’on s’en décolle, n’aura rien d’éternel et pourra même être frivole ! Notre condition d’Être Humain est emplie de joie, de fragilité, d’aléas, de variabilité, de tendresse, d’ivresse, d’allégresse et de miséreuses indécisions, de doutes et de compromissions !

Alors si nous choisissons avec le « petit moi » le chemin de l’introspection, du « travail sur Soi », il est possible de passer à côté de notre voie.

Ce « petit moi » viendra interférer auprès de la conscience supérieure, puisqu’il ne cesse de cataloguer le vivant extérieur.

Notre recherche de sécurité affective, sous prétexte d’en avoir manqué, fait que l’on se raconte des missives, que nous nous offrons en destinée.

 

Nous nous aimons dans les regards bienveillants et nous nous malmenons dans les coups d’oeil insistants.

 

Quel est ce regard que nous choisissons d’avoir ?

 

Ce « moi », aussi petit soit il, nous sert à créer des rencontres infantiles, des liens parfois incertains mais qui nous guident inexorablement vers d’autres lendemains.

Alors si je plonge au fond de mes entrailles, si j’entends mon coeur qui braille, vais je pouvoir accueillir cette tension sans défaillir par trop de crispations ?

Notre humanité est vivante, elle ne cherche rien, pas même dans l’attente d’un manque ou de quelqu’un.

Cessons ces turpitudes éternelles qui nous créent des habitudes mortelles.

Arrive alors un temps où notre histoire n’en peut plus de nos déboires, il devient bon de vivre autrement que par ces parjures d’antan.

Nous pouvons nous faire croire que nos vies n’ont pas de sens mais qu’est ce qui nous empêche de lui en trouver un, ailleurs que dans ces béances ?

Le Vivant à prit forme, et c’est tellement hors norme que nous sommes acculés devant tant de beauté.

La grâce d’un Être en vie se voit dès lors que l’on a compris que nous ne sommes ni ce « petit moi » et peut être pas plus ce « grand Soi ».

Rien de tout cela n’a d’existence sauf lorsque l’on se créé des appartenances.

Notre immensité nous renvoie devant la permanence de notre infinité, et c’est là, la transcendance de notre humanité.

 

Quelle jouissance de Vivre !

Quelle constance d’en Vivre !

 

Claire

 

 

Commenter cet article