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Il y a la vie et il y a la fiction. Les deux sont très proches, sans jamais réellement se toucher.
Pourtant, dans notre tête, nous oscillons en permanence entre les abords de la vie et ceux de la fiction.
Nous essayons en vain d’être ce que nous aimerions être, faisant fis de la réalité de la vie et du courage qu’il convient de porter, pour ne pas sombrer dans l’amertume de la fiction.
Ici et là, se créé des identités, des personnages, vides de substance, vides de conscience…
La vie est tellement époustouflante que nous préférons nous définir derrière une création fictive plutôt que d’aspirer le souffle du vivant qui entre et sort, à chaque instant.
Cet instant nous permet d’Être, nous ouvre la voie, et pourtant, l’identité résiste bien trop souvent à quitter ses oripeaux, ce déguisement devenu trop étroit, qui enserre et abandonne sur ce rivage de perdition.
La fiction ne pardonne pas à celui qui s’y perd… La fiction n’offre pas de point de repère… La fiction abandonne l’être en devenir… La fiction coffre l’à venir…
Tant de similitudes nous confondent entre ce devenir et cet instant à vivre.
Nous nous parons de nos plus aimables atouts, espérant se jouer de nous, aspirant au réel et refusant ses œuvres cruelles…
La vie ne se créée pas, elle est en nous, elle se meut au travers de notre corps, elle offre, elle est.
La vie et la fiction. Les deux sont si proches, sans jamais véritablement se toucher.
Tant qu’il y a la fiction comme partition, nous faisons des choix et le plus dur, est de vivre avec.
Lorsque les notes s’entrechoquent, que l’archet vient valser, il est bon d’abandonner la baguette de notre chef, car l’orchestre n’est pas là pour jouer.
Nous sommes l’instrument de la Vie, accordons nous les pleins, les déliés, les rondes, les croches et même les accroches… Soyons à la portée !
Il n’y a aucune représentation à soutenir, aucune répétition pour l’avenir…
Jouons ce que la Vie nous insuffle, manifestons sa vibration, émettons son magnétisme, éclairons de nos auras, ce qu’il y a de plus simple ici bas… La Vie.
Claire Louis